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Venise n’existe pas

Jean-Claude Rousseau
1984 France 10'
© Jean-Claude Rousseau
© Jean-Claude Rousseau
© Jean-Claude Rousseau

« S’il se penchait par la fenêtre, s’il faisait ce mouvement au risque de tomber ou de laisser tomber la caméra, s’il se penchait jusqu’à tomber, il verrait, on verrait, par-delà l’embrasure, les îles habitées, les églises et les palais où les bateaux vont accoster. »


En se concluant sur une carte postale qui reste très longtemps floue – par où le motif de la lettre, conjugué avec la sonnerie du téléphone, renvoie au thème du destinataire –, Venise n’existe pas expose la difficile cristallisation de l’image. Du lit à la fenêtre, de la chambre au voyage, le cinéaste tente de s’approcher d’une image soustraite au regard, différée voire expédiée d’un lieu à l’autre. Le titre manuscrit à la fin du film, Venise n’existe pas, est-il le message au verso de la carte postale vue précédemment ? Et le film lui-même une carte postale forclose ?
(Erik Bullot, L’image dans la fenêtre, pointligneplan.com)

Jean-Claude Rousseau, né à Paris, vit à New York dans les années 70. Il y découvre le cinéma d’avant garde en même temps que les films d’Ozu. En 1980 il termine l’écriture d’un scénario, Le Concert champêtre, et réalise ses premiers films. Après Les Antiquités de Rome, La Vallée close est son deuxième long métrage. Sélectionné par le festival de Locarno, il obtient le Grand Prix du documentaire à Belfort en 1999. En 2001 un hommage lui est rendu à la Mostra de Venise, suivi d’une rétrospective au festival de Jeon Ju. De son appartement reçoit le Grand Prix de la compétition internationale au FidMarseille en 2007. La même année, la Villa Medicis l’accueille à Rome pour un programme complet de ses films. D’autres rétrospectives suivront, en 2015 à la Cinemateca Portuguesa, en 2016 au Japon… Ses films Un monde flottant, Le Tombeau de Kafka et Souvenir d’Athènes sont sélectionnés en 2021, 2022 et 2023 à Cinéma du réel.

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