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Où sont tous mes amants ?

Jean-Claude Rousseau
2023 France 6'
sam 23
mars
20h30
Pompidou Cinéma 1
Réserver
+ débat / Q&A "Longtemps, ce regard"
jeu 28
mars
14h00
MK2 Beaubourg
Réserver
+ débat / Q&A "Où sont tous mes amants"
Dans la même séance : Longtemps, ce regard
© Rousseau Films
© Rousseau Films
© Rousseau Films
© Rousseau Films

Où sont tous mes amants
Tous ceux qui m’aimaient tant
Jadis quand j’étais belle
Adieu les infidèles
Ils sont je ne sais où
À d’autres rendez-vous
(Fréhel, 1935)


Encore un air populaire. Souvenir d’Athènes, le précédent film de Jean-Claude Rousseau, s’accrochait à un refrain d’été grec, restitué par un disque aux sillons fatigués ; ici c’est Fréhel, guère entendue au cinéma depuis Jean Eustache. Où sont tous ses amants, se demande Fréhel, qui se trouve vieille dans la chanson, et pleure le passé. Mais la chanson, ici, n’est pas directement entendue, elle n’est justement qu’un air, sifflé par un anonyme flâneur qui se trouve être l’unique personnage du film. Quasiment un courant d’air, même, puisque son intensité fluctue au gré du trajet accompli par le flâneur, lequel trajet consiste en deux allers-retours à travers l’orée d’un bois. Il ne manque jamais rien aux films si économes de Jean-Claude Rousseau, qui font à chaque fois un monde à partir d’une calligraphie de gestes anodins (un homme rentre dans un bois, en sort, comme d’autres ont diversement habité des chambres d’hôtel), une poignée de sons (les graviers sous le pas du flâneur, accompagnant l’air sifflé ; deux-trois oiseaux qui donnent de la profondeur au bois), et une image toujours trouée quelque part (cette orée qui penche le spectateur au bord d’un trou, où dorment toutes les images possibles, comme jadis la bouche d’ombre de La Vallée close). L’air de Fréhel, qu’engloutit deux fois le bois, et dont l’évidente mélancolie n’a pas besoin de paroles pour passer, donne une vibration particulièrement émouvante au monde inventé, quelque part entre Michael Snow et Pagnol, par ce nouvel et magnifique exercice d’épure.

Jérôme Momcilovic


Jean-Claude Rousseau, né à Paris, vit à New York dans les années 70. Il y découvre le cinéma d’avant garde en même temps que les films d’Ozu. En 1980 il termine l’écriture d’un scénario, Le Concert champêtre, et réalise ses premiers films. Après Les Antiquités de Rome, La Vallée close est son deuxième long métrage. Sélectionné par le festival de Locarno, il obtient le Grand Prix du documentaire à Belfort en 1999. En 2001 un hommage lui est rendu à la Mostra de Venise, suivi d’une rétrospective au festival de Jeon Ju. De son appartement reçoit le Grand Prix de la compétition internationale au FidMarseille en 2007. La même année, la Villa Medicis l’accueille à Rome pour un programme complet de ses films. D’autres rétrospectives suivront, en 2015 à la Cinemateca Portuguesa, en 2016 au Japon… Ses films Un monde flottant, Le Tombeau de Kafka et Souvenir d’Athènes sont sélectionnés en 2021, 2022 et 2023 à Cinéma du réel.

sam 23
mars
20h30
Pompidou Cinéma 1
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+ débat / Q&A "Longtemps, ce regard"
jeu 28
mars
14h00
MK2 Beaubourg
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+ débat / Q&A "Où sont tous mes amants"
Dans la même séance : Longtemps, ce regard
Production :
Jean-Claude Rousseau
Image :
Jean-Claude Rousseau
Son :
Jean-Claude Rousseau
Montage :
Jean-Claude Rousseau
Contact copie :
Jean-Claude Rousseau - jeanclauderousseau@laposte.net

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