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Louis et les langues

Louis and Languages
Aurélien Froment
2024 Royaume-Uni 22' Anglais, Espagnol, Castillan, Français, Yiddish
sam 23
mars
13h45
Pompidou Cinéma 1
Réserver
+ débat / Q&A
lun 25
mars
18h30
MK2 Beaubourg
Réserver
©Aurélien Froment
©Aurélien Froment
©Aurélien Froment

Louis, un jeune homme traité pour schizophrénie, vit avec sa mère et son beau-père. Il refuse sa langue maternelle, l’idiome anglais qui est pourtant parlé par chacun autour de lui. Il se réfugie dans l’étude de langues étrangères, inventant des gestes de défense et des rituels de survie. Inspiré par le livre “Le Schizo et les langues” de Louis Wolfson.


Auteur en 1970 d’un livre majeur, Le Schizo et les langues, publié chez Gallimard et préfacé par Gilles Deleuze, Louis Wolfson est un écrivain new-yorkais précocement diagnostiqué schizophrène et soumis à des traitements lourds, qui conçut en réaction son propre système de traduction spontané de l’anglais dans un sabir inventé pour éloigner sa langue maternelle. Une trop grande proximité déclenche cette défiance envers le langage, puis une fuite vers d’autres langues ; c’est pareillement au plus près de la perception auditive que le film d’Aurélien Froment restitue cette subjectivité. Louis et les langues prend la forme d’un voyage visionnaire, évoquant d’anciennes aventures intérieures en technicolor, dans le labyrinthe osseux d’une oreille humaine anonyme conservée au Musée d’anatomie de l’Université d’Édimbourg. À travers le conduit auditif, le spectateur peut percevoir des signaux lumineux du monde extérieur, et entendre des séquences sonores empruntées aussi bien à Fred Wiseman qu’à des archives psychiatriques se rapportant à une enfance passée dans le cadre de l’institution psychiatrique. Ainsi Froment entend-il rendre tangible la relation d’un être au monde à travers le son, du plaisir de l’apprentissage des langues au refus ultérieur de parler et au retrait dans un monde sonore et non-verbal. À travers une forme expérimentale semblable à un état hypnagogique, capable de rendre compte d’une relation au monde suspendue entre une promiscuité étouffante et une séparation radicale, le film questionne l’exigence de lisibilité d’une époque qui prétend jouir d’une communication sans entraves et substitue l’intelligence artificielle aux ruses de l’esprit.

Antoine Thirion

Lire l’entretien avec Aurélien Froment


Aurélien Froment développe sa pratique depuis une vingtaine d’année avec un intérêt déviant pour le cinéma, jouant avec sa structure, son langage, ses matériaux, et ses espaces. Son travail convoque des histoires d’« utopies concrètes », souvent situées en marge de la modernité. Ces recherches prennent aussi bien la forme de vastes installations photographiques (Théâtre optique, 2021 ; Of Shadows of Ideas, 2016 ; Tombeau idéal de Ferdinand Cheval, 2015 ; Fröbel Fröbeled, 2014), que de films conçus comme autant de petits théâtres (Creuser Wolfson, 2023 ; L’Idée de Camillo, 2013 ; Théâtre de poche, 2007 ; The Apse, the Bell and the Antelope, 2005).

sam 23
mars
13h45
Pompidou Cinéma 1
Réserver
+ débat / Q&A
lun 25
mars
18h30
MK2 Beaubourg
Réserver
Production :
Aurelien Froment
Image :
Jamie Quantrill
Son :
Pete Smith
Montage :
Aurélien Froment
Contact copie :
Galerie Marcelle Alix demain@marcellealix.com

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