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Gama

Kaori Oda
2023 Japon 53' Japonais
mer 27
mars
16h15
FDI 300
Réserver
ven 29
mars
18h30
Pompidou Cinéma 1
Réserver
+ débat / Q&A
© Toyonaka Performing Arts Center, Trixta
© Toyonaka Performing Arts Center / Trixta
© Toyonaka Performing Arts Center / Trixta
© Toyonaka Performing Arts Center / Trixta
© Toyonaka Performing Arts Center / Trixta

Un conteur pour la paix sert de guide dans les “Gama”, des grottes naturelles où de nombreux habitants perdirent la vie, durant la bataille d’Okinawa. La femme en bleu à ses côtés est une image du présent et du passé entremêlés.


Le jour aveugle puis se retire lentement, laissant une femme face à la mer, au seuil de la lumière et de l’obscurité. Par un lent zoom arrière, Kaori Oda nous conduit dans les grottes et le passé dont parle Gama. Après les dolines du Mexique (Cenote, 2020), l’artiste, ancienne étudiante de la film.factory de Béla Tarr, s’intéresse à d’autres espaces souterrains, cette fois dans l’archipel d’Okinawa au sud du Japon, berceau de la culture japonaise meurtri par la Seconde guerre mondiale et la présence militaire américaine qui s’y perpétue depuis. Dans des plans statiques en 16 mm, Mitsuo Matsunaga, conteur et guide, partage les histoires de plusieurs de ces abris, des histoires de fuites, de raids, de faim et de soif, de morts sans sépultures, de survie et d’entraide. Quatre-vingt-trois des cent-quarante civils ayant trouvé refuge dans la grotte de Chibichirigama, constatant l’impuissance de leurs lances de bambou face aux mitraillettes et croyant imminente leur mort aux mains des soldats américains, commirent un suicide de masse le 2 avril 1945. Le guide invite régulièrement à partager leur condition effrayante en proposant une « dark experience » : demeurer dans la noir absolu, seul moyen de percevoir la lumière qui indique la sortie. Tantôt spectre, tantôt témoin, peu à peu dépositaire de l’histoire qu’on lui rappelle, la danseuse et chorégraphe Nao Yoshigai se meut à sa suite dans l’obscurité de ces anfractuosités. Ainsi s’éclaire la condition du contemporain, prié de trouver son chemin dans l’obscurité des guerres qui continuent de faire rage.

Antoine Thirion

Lire l’entretien avec Kaori Oda


Née à Osaka (Japon), 1987. Cinéaste/Artiste.
À travers des images et des sons, les œuvres de Kaori Oda explorent la mémoire des êtres humains. Elle a vécu à Sarajevo pendant trois ans à partir de 2013 et a obtenu son doctorat en arts libéraux en cinéma sous la direction de Bela Tarr en 2016.
Son premier long métrage, Aragane (2015), tourné dans une mine de charbon de Bosnie, a été présenté en première mondiale au Festival international du film de Yamagata et a reçu une mention spéciale.
Son deuxième long métrage, Toward A Common Tenderness (2017), une recherche cinématographique poétique, a été présenté en première mondiale au DOK Leipzig et son dernier film, TS’ONOT/Cenote (2019), tourné dans des grottes sous-marines du Yucatan au Mexique, a été présenté en première dans la section Bright Future. au Festival international du film de Rotterdam 2020.
Elle a reçu le premier prix Nagisa Oshima en 2020 et le nouveau prix du ministre de l’Éducation pour les Beaux-Arts en 2021.

mer 27
mars
16h15
FDI 300
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ven 29
mars
18h30
Pompidou Cinéma 1
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+ débat / Q&A
Production :
Toyonaka Performing Arts Center / Trixta
Image :
Yoshiko Takano
Son :
Hayato Nagasaki
Montage :
Kaori Oda
Contact copie :
Toyonaka Performing Arts Center ryohei.tsutsui@gmail.com

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