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Oumarou Ganda

Né au Niger, dans la région du fleuve, Oumarou Ganda s’engage, en 1951, dans le corps expéditionnaire français en Indochine : il a seize ans. De retour au Niger en 1955, il est enquêteur-statisticien durant un an, puis part pour Abidjan (Côte-d’Ivoire) où se trouve un important groupe d’émigrés ghanéo-nigériens ; il rencontre Jean Rouch qui prépare un film sur ces émigrés, devient enquêteur dans son équipe, puis accepte de jouer dans le film le rôle d’un manœuvre du port d’Abidjan. Moi un Noir, film dont la durée passa d’un quart d’heure à une heure trente, fut un modèle pour l’école du « cinéma-vérité » : il fit découvrir à Ganda l’efficacité du cinéma comme instrument de prise de conscience et d’éducation. La qualité de son premier film Cabascabo lui permet de bénéficier d’une aide de la coopération pour le tournage de deux nouveaux films, Le Wazzou polygame (1970) et Saïtane (1972). Enfin, après un long silence dû aux changements politiques que connaît le Niger, Ganda tourne Cock cock cock, seul film disponible d’une série de trois documentaires inspirés par les chants et traditions populaires et L’Exilé (1980), qui sort peu de temps avant sa mort.