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Toute une nuit : Hommage à Marie-Pierre Duhamel

Grande programmatrice, Marie-Pierre Duhamel-Müller fut déléguée générale de Cinéma du réel de 2005 à 2008 mais elle fut bien plus que cela.
C’est à la formidable passeuse qu’elle était que nous rendons hommage cette année à travers une programmation emblématique de ses choix et de ses découvertes. Une nuit pour nous rappeler sa curiosité, son érudition, son inspiration et son humour.


Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars de 19h30 à 8h.

Cette nuit se terminera par un petit déjeuner offert aux spectateurs.

LE CIEL TOURNE de Mercedes Álvarez
2004 / Espagne / 103 min

À La Aldea, sur les collines de Soria au nord de l’Espagne, il ne reste plus que quatorze habitants. Mercedes a été le dernier enfant né dans le village. Accompagnée d’un peintre qui aime capter la lumière et la brume, elle y retrouve les traces multiples d’une longue histoire.

Alexander Kluge

FRAU BLACKBURN, GEB. 5 JAN. 1872, WIRD GEFILMT (Mme Blackburn, née le 5 janvier 1872, est filmée) d’Alexander Kluge
1967 / Allemagne / 14 min

Mme Blackburn, 95 ans (et grand-mère du cinéaste) est entraînée dans un récit de sa vie, face à une caméra qu’elle accueille avec une charmante urbanité. Mais voici, dans ce quotidien de porcelaine et de meubles bien cirés, une mystérieuse affaire de boucles d’oreilles…

BESITZBÛRGERIN JAHRGANG 1908 (Propriétaire, née en 1908) d’Alexander Kluge
1973 / Allemagne / 11 min

Madame Schneider fait des travaux dans sa grande maison, cuisine, surveille le retour des tapis… un montage de documents remonte le cours de sa vie, jusqu’à 1908 : histoire d’une bourgeoise, destin de classe. Un acheteur entreprenant s’intéresse à la vaisselle qu’elle veut vendre.

“Histoire de la nuit”

LES NUITS ÉLECTRIQUES d’Eugène Deslaw
1928 / France / 9 min

Paris, Berlin, Londres et Prague : lumières de l’avant-garde.

BROADWAY BY LIGHT de William Klein
1957 / France / 11 min

« Les Américains ont inventé le jazz pour se consoler de la mort, la star pour se consoler de la femme. Pour se consoler de la nuit, ils ont inventé Broadway. Chaque soir, au centre de New York, un jour artificiel se lève » (Chris Marker)

NOCTURNE d’Emily Richardson
2002 / Royaume-Uni / 5 min

Tourné entièrement la nuit dans les rues désertes de la ville, le film entend trouver des images nocturnes de Londres révélant la présence du passé, ou la présence des morts, renvoyant ainsi à son histoire dissimulée.

HISTOIRE DE LA NUIT de Clemens Klopfenstein
1979 / Suisse / 63 min

Scènes de nuit filmées dans différentes grandes villes de dix-neuf pays européens, où ombres et lumière tiennent un grand rôle. Ces lieux anodins deviennent ainsi des lieux de mémoires fantasmés.

BETWEEN THE DEVIL AND THE WIDE BLUE SEA de Romuald Karmakar
2005 / Allemagne / 86 min

Comment échapper à la représentation télévisuelle clippée de la musique électronique ? En quelques plans séquences, et par le travail minutieux du cadre, des groupes de la scène musicale électro (Alter Ego, Captain Comatose, CobraKiller…) font entrevoir les pratiques, les rituels, les systèmes de représentation et de fabrication qui les lient à leur public.

“Critique de l’image touristique”

IMAGES D’ORIENT, TOURISME VANDALE de Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi
2001 / Italie, France / 62 min

À partir des négatifs d’un film tourné en Inde, dans le milieu de la haute bourgeoisie, à la fin des années 20, au moment de graves tensions anticoloniales : les cinéastes décomposent les images, les répètent, les recadrent et les colorent, à la recherche des gestes et des attitudes des Occidentaux en Orient.

VENISE N’EXISTE PAS de Jean-Claude Rousseau
1984 / France / 11 min

« S’il se penchait par la fenêtre, s’il faisait ce mouvement au risque de tomber ou de laisser tomber la caméra, s’il se penchait jusqu’à tomber, il verrait, on verrait, par-delà l’embrasure, les îles habitées, les églises et les palais où les bateaux vont accoster. »

A DAY TO REMEMBER (Ce 4 juin-là) de Liu Wei
2005 / Chine / 13 min

Muni d’une caméra DV, le cinéaste se rend à  l’Université de Pékin et sur la Place Tian’an Men. C’est le 4 juin 2005. Le cinéaste interroge les passants : quel jour sommes-nous ? Quelle est cette date ? Les passants se dérobent : c’est un sujet dont on ne parle pas. Rares sont ceux qui citent le 4 juin 1989 et le mouvement étudiant. 

LE VOYAGE POÉTIQUE de Huang Wenhai
2005 / Chine / 85 min

Dans une ville étouffée par l’été, le plasticien Li Wake vient aider le peintre Wang Yongping à  faire un film. Les frontières entre vrai et faux, création et existence, sont abolies. L’atelier de Ding Defu, peintre expressionniste à  la dérive guidé par la biographie de Van Gogh, sert de lieu de rencontre et d’invention.

GITA GOVINDA d’Amit Dutta
2013 / Inde, Suisse / 34 min

Le Gita-Govinda, célèbre poème lyrique de la littérature sanscrite du XIIe siècle, chante les amours tourmentées du jeune dieu Khrisna et de Radha, métaphore de l’élan du croyant. Mise en scène et partition sonore animent les miniatures d’un souffle enchanté.

SEVERAL FRIENDS de Charles Burnett
1969 / États-Unis / 22 min

Le premier film de Burnett documente un jour dans la vie de quelques amis, dans le ghetto de Los Angeles : une bagarre, une voiture à réparer, une machine à laver récalcitrante… Andy, Gene, leurs amis et leur entourage font face au dénuement du ghetto.

LA FABRIQUE DU CONTE D’ÉTÉ de Françoise Etchegaray
2005 / France / 93 min

À l’aide de rushes et d’images du tournage, Jean-André Fieschi et Françoise Etchegaray (ancienne assistante d’Eric Rohmer) composent une seconde fiction du Conte d’été : invitation à entrer dans la fabrique du réel qu’est le cinéma, à découvrir un deuxième conte.