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Tin City

Feargal Ward
2025 Irlande 20' Allemand
mer 26
mars
18h30
Saint André des Arts 3
Réserver
+ débat/Q&A : 1 rue Angarskaïa
ven 28
mars
14h00
Arlequin 1
Réserver
+ débat/Q&A : Tin City
Dans la même séance : 1 rue Angarskaia
Dans la même séance : 1 rue Angarskaia
© Feargal Ward
© Feargal Ward

Dans une forêt isolée du nord-ouest de l’Allemagne, un camp de combat urbain appelé « Tin City » est utilisé pour entraîner les soldats britanniques avant leur déploiement en Irlande du Nord. Un bar, une banque, un magasin – chaque lieu révèle une nouvelle variante du même dispositif macabre.


Tin City nous apparaît par des fragments d’images exhumées d’un reportage allemand. La ville n’apparaît sur aucune carte, mais n’est pourtant pas une ville invisible. C’est, au contraire, la plus lisible de toutes : elle est saturée des représentations les plus prévisibles et caricaturales, regorge de signes reconnaissables. Une ville étrange et macabre, bâtie au milieu d’une forêt de l’ouest allemand. Ses habitants ? Des mannequins en plastique, là pour simuler la vie ordinaire des habitants de Belfast.  Une voix off nous explique : Tin City n’est pas un lieu de fiction, mais un camp d’entraînement britannique, conçu pour préparer les soldats à la guerre en Irlande du Nord. Semblable à un plateau de tournage, un lieu sans histoire réelle, mais où l’histoire s’écrit par avance. On joue à la guerre, comme si l’illusion d’un territoire pouvait suffire. Mais Tin City ne se résume pas à un artefact du passé, on apprend que la ville continue de servir, qu’elle a absorbé d’autres récits, d’autres conflits, et qu’elle sert toujours aux armées de l’OTAN. 

Peu à peu, le film s’éloigne de l’archive et construit les images manquantes, hors de la ville cette fois. Dans ces images apparaissent de nouveaux mannequins : des enfants. Or, aucun enfant n’a jamais habité Tin City. Leur présence factice confesse : la formation militaire met en scène le silence et le déni au cœur même de son dispositif d’apprentissage. La voix off, toujours issue des archives pose sa question sur ces nouveaux visages : “Quand ce conflit prendra-t-il fin ?” Elle convoque immédiatement Gaza et ses milliers d’enfants assassinés, là où la guerre n’est pas un jeu mais un véritable massacre. Une autre terre colonisée qui a perdu sa légitimité à se défendre par la silenciation bâtie sur le mensonge. Et loin des regards, toujours. 

Clémence Arrivé Guezengar

Feargal Ward

Cinéaste et artiste irlandais, sa démarche est principalement axée sur la forme documentaire hybride, où les tropes et les dispositifs du cinéma narratif sont souvent détournés ou subvertis dans le but de faciliter la narration de vérités plus grandes. 
Son premier long métrage documentaire Yximalloo (2014, coréalisé avec Tadhg O’Sullivan) a été présenté en avant-première au FID Marseille, et The Lonely Battle of Thomas Reid (2017) a été projeté dans de multiples festivals à travers le monde.

mer 26
mars
18h30
Saint André des Arts 3
Réserver
+ débat/Q&A : 1 rue Angarskaïa
ven 28
mars
14h00
Arlequin 1
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+ débat/Q&A : Tin City
Dans la même séance : 1 rue Angarskaia
Production :
Feargal Ward
Image, son, montage :
Feargal Ward
Contact copie :
Feargal Ward

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