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Front(s) Populaire(s)

L’ESPRIT DE LA TERRE

« C’est parce que l’hors de contrôle et la mort sont ce qui est à l’ordre du jour que tout est encore à venir : la créativité des êtres qui tentent de recomposer leur monde. » Ainsi Nastassja Martin dans Les Âmes sauvages 1 nous invite-t-elle à inventer des manières de vivre qui reconfigurent notre rapport à la vie, nos liens aux autres et à la nature. S’il s’agit de créativité et d’invention, il s’agit aussi de sortir du paradigme de l’exploitation économique qui épuise les ressources et détruit le vivant, qu’elle soit agricole, touristique, industrielle. 

Depuis 2019 la programmation Front(s) populaire(s) s’attache à la manière dont justement nous habitons le monde, avec la conviction que le cinéma et le festival sont, ensemble, l’espace possible de notre engagement autant que de notre réflexion.  Les films rassemblés cette année nous obligent à regarder en face la catastrophe d’une civilisation qui précipite les formes de vie humaine et non-humaine vers l’abîme. Ils nous permettent aussi d’envisager de nouvelles manières de concevoir notre rapport à la vie, nos liens aux autres et à la terre.  

Être du côté de l’esprit de la terre c’est à la fois se poser la question de ce qui permet à un milieu vivant de vivre une vie bonne, mais aussi de ce qui le menace, et rend la vie difficile. C’est considérer la nature comme une entité vivante à laquelle l’homme appartient. C’est autour de ces enjeux et de la manière de rendre compte de cette appartenance que nous convierons les cinéastes à partager leur expérience lors d’une table ronde le samedi 1er avril, pour clôre  cette programmation.

1 Éditions La Découverte, 2016